- Dimanche 04/08/02 :
Le départ est fixé le 04 août au petit matin. Mon beau-père Jean-Jacques, et moi nous levons à 05H00, daprès le bulletin météo de la veille nous devrions bénéficier dun créneau favorable, ce qui est important car nous avons environ une dizaine de milles pour rejoindre la Seine. Mais ce matin la météo est modérément optimiste, il pleut, il pleut même très fort, et cette pluie se transforme vite en orage. Je regarde avec un il triste et inquiet mon petit bombard de 4M70
Nous attendons 45 minutes, somnolant sur le canapé du salon, pour finalement prendre la seule décision raisonnable, nous reportons le départ de 24 heures.
06H00 : de retour au lit !
- Lundi 05/08/02 :
Cette fois le réveil sonnera à 06H00, mon premier geste est dallé tout de suite regarder par la fenêtre : le temps est calme, aujourdhui la météo est raisonnablement optimiste !
Le créneau est bon, la décision est prise, nous pouvons partir.
A 07H00 le bateau est mis à leau, et miracle il flotte . photo 1 & photo 2 Il faut dire que nous avons embarqué 140 litres dessence, 4 litres dhuile, 2 caisses à outils, 1 tente, 2 duvets, des habits de rechanges, 2 salopettes et 2 vestes de pluie, les affaires de toilette, 2 glacières pleines de nourriture, 1 cubi de vin, des bières, 1 pack deau, 1 camescope, 1 appareil photo, 1 ordinateur portable cest impressionnant à voir mais tout arrive à trouver sa place.
Nous quittons finalement la cale de Deauville à 07H30 photo 3 en direction de Honfleur par mer belle, peu de vent et une petite houle de 3¼ arrière.
Nous atteignons le pont de Normandie et Honfleur à 08H00 photo 4.
Nous voilà lancés sur la Seine à 35 km/h (3800-4000 trs/min), ce sera notre vitesse de croisière tout le long du voyage photo 5. La navigation est tellement calme quil mest possible de faire le plein des nourrices à laide du célèbre tuyau muni dune bille pour lamorçage : Génial. photo 5 bis
Nous arrivons à Rouen à environ 11H30 photo 6, nous avons déjà parcouru 131 km (70.7 milles) et ceci en 4H
Soit une vitesse moyenne de 32.7 km/h (17.6 nds), avec une pointe à 50 km/h (27 nds).
Notre consommation est denviron 40 litres, soit 10 l/h.
A 11H45 nous arrivons à la pompe à essence à quai mentionnée dans la navicarte, mais à notre grande surprise les pompes sont à labandon. Un très aimable plaisancier nous indique une station Shell, se situant le long de la route bordant la Seine. Me voilà donc parti avec 2 bidons de 20 L sous les bras. Bref le plein est fait, nous avons rempli les 40 litres consommés depuis le départ.
Nous quittons Rouen au plus vite, la destination ne me semble pas particulièrement recommandable, ce nest pas dune grande beauté et surtout les bords de Seine sont gavés dusines, dentrepôts, de raffineries et aussi dodeurs pas toujours des plus agréables.
Il est 12H30 lorsque nous quittons Rouen et que nous nous décidons à manger photo 7, je cale le bateau à 10 km/h (5.4 nds) et nous savourons nos premières conserves de pâtés et de salades !
Nous découvrons de très beaux paysages, des falaises de craie, de pâturages photo 8 & photo 9
Il fait beau, tout va bien, le moteur tourne à merveille !
Nous arrivons à la première écluse, lécluse dAmfreville, à 14H00 (PK 202), nous avons déjà parcouru pratiquement 170 km photo 10. Cette écluse est très impressionnante par son dénivelé, nous nous sentons tout petit photo 11 & photo 12.
Nous passons devant « château Gaillard » aux Andelys photo 13.
Deux heures plus tard nous voilà à la 2 ème écluse, lécluse de « Notre Dame de la Garenne », tout se passe à merveille, le moteur ronronne toujours aussi bien !
A 18H00 nous arrivons enfin au «Port de lIlon» photo 14, juste après la 3 ème écluse, lécluse de Méricourt photo 15. Nous navons quune envie, se poser et se reposer. Nous sommes accueillis à bras ouverts par le gérant, il nous donne une place à quai photo 16, avec lélectricité, et nous indique aussi un emplacement où nous pouvons planter notre tente photo 17. Nous faisons aussi le plein dessence : 38 litres.
Nous avons déjà fait pour cette première journée 250 km (135 milles) et consommé 78 L de super.
Le temps se maintient toujours, cela permet à Jean-Jacques de vider son appareil numérique de quelque 90 photos prises dans la journée, de charger le téléphone, le camescope et lappareil photo numérique. Et tout ça se fait sur le ponton. Les quelques personnes que nous croisons nous demandent si nous traçons notre route pour le GPS grâce un logiciel . Ce qui nous serait très utile sur la Seine ! !
Nous pouvons même bénéficier pour le repas de bancs et de tables autour de 2 barbecues mis à la disposition des plaisanciers et, cerise sur le gâteau jarrive à rallumer des restes de charbon de bois pour faire cuire une boite de raviolis, quel repas photo 18!
22H00 : au lit, la nuit sera bonne photo 19.
- MARDI 06/08/02 :
Effectivement la nuit a été excellente, nous nous levons à 06H15, et cest un brouillard à couper au couteau que nous découvrons. On voit à peine le bateau sur le ponton, à 20 mètres de la tente, mais il est toujours là. Ce matin il fait froid, tout est trempé par cette humidité impressionnante.
Nous allons prendre une bonne douche bien chaude pour se laver, se réveiller et se réchauffer. Il faut dire que les sanitaires de ce port sont très propres et très agréables, cela fait plaisir à voir.
On replie tout le matériel, y compris la tente trempée, et en peu de temps tout est remis à bord du bateau.
Finalement nous ne partons quà 07H50, la visibilité est meilleure, mais cest assez fantomatique photo 20. On allume les feux de navigation et voguons la galère.
Cest un sentiment réellement impressionnant que de naviguer à 35 km/h avec une visibilité aussi réduite, et de ne pouvoir distinguer les péniches quà quelques dizaines de mètres.
Nous passons la première écluse de la journée sans beaucoup attendre, lécluse dAndrésy, au PK 72, soit 48 km après notre départ.
La deuxième écluse cest elle qui nous attendra, elle se situe au PK 48.
A 11H15 nous sommes déjà arrivés à Rueil-Malmaison. Là un petit ponton très bien aménagé, en face de lîle des impressionnistes
photo 21, à bonne hauteur pour les petits bateaux, nous tend les bras. Nous accostons et en profitons pour aller boire ce petit jus noir qui commence à nous manquer : le café. Le soleil commence enfin à se montrer un peu.
A 12H30 nous passons la 3 ème écluse, dernière avant Paris, lécluse de Suresnes.
A 13H15 nous voguons à 10 km/h aux abords de lîle Seguin photo 22, vitesse idéale pour la mastication et la digestion.
Nous traversons Paris de 14H00 à 16H00, sous un très beau soleil photo 23 & photo 24 & photo 25. Nous aurons néanmoins un souci moteur, nous calons en plein milieu du trafic des bateaux-mouches, panique à bord, ce nest pas lessence mais uniquement un sac plastique qui bouchait les crépines dentrée deau ça repart au quart de tour 15 secondes après !
Nous passons lécluse de port à lAnglais en amont de Paris, un énorme pousseur avec 6 barges nous précède, nous hésitons à nous engager avec lui dans le sas mais le feu reste au vert photo 26. Nous sommes amarrés juste à côté de lui et de ses énormes diesels . Quel bruit, ça respire la puissance ! A louverture de la porte de lécluse nous nous accrochons de toutes nos forces aux bouts pour parer les énormes remous : un pousseur ça pousse !
Pour atteindre la prochaine écluse nous mettons les gaz pour le distancer. Résultat : nous étions seuls dans lécluse suivante.
Nous arrivons à «Port aux Cerises» à 17H00, ce nest pas le confort du port de lIlon, mais laccueil est toujours aussi bon. Vu notre fatigue nous pourrons dormir nimporte où !
A 19h00 Alex vient nous voir photo 27 et nous aide à faire le plein, en effet il faut une voiture pour aller à la station la plus proche. Je remplirais encore 43 Litres.
Nous avons donc parcouru 397 km en 2 jours, et nous avons consommé 122 litres dessence.
Un peu plus tard, aux alentours de 20H00 nous voyons arriver Jean-François et Pascale photo 28, ils nous apportent un apéro digne de ce nom. Nous nous installons donc sur les bords de leau et savourons le Pastis avec glaçons et noix de cajou le luxe !
A 21H00 nous allons, avec la voiture dAlex, à la recherche dun petit restaurant, histoire pour nous de manger chaud et pour marquer le milieu du périple. Nous nous échouons dans une crêperie très sympa, mais je succomberais pour un énorme pavé de rumsteak, une quantité pléthorique de frites et une délicieuse sauce au roquefort . Que ça fait du bien !
Nous allons passer la nuit dans le parking à bateaux photo 29, en fait il sagit presque dun cimetière à bateaux, mais au moins je pourrais veiller sur le zod dAlex. Ce doit être lendroit le plus bruyant de la région parisienne : trains + voitures + avions . Nous dormirons quand même.
- MERCREDI 07/08/02 :
Après une nuit sur un terrain bosselé parsemé de cailloux et de gravillons, mais réparatrice malgré tout, nous enroulons matelas et duvets, et plions la tente en moins de temps quil ne faut pour le dire.
Une fois le tout chargé à bord, nous prenons notre petit déjeuner habituel et copieux : pain au chocolat sous Cellophane accompagné de jus dorange en brique.
Nous quittons le port à 08H00 sous un ciel toujours gris, nous espérons que ce soit de la brume et de voir le soleil percer.
Ce soleil se montrera, comme à laller, lors de la traversée de Paris photo 30, photo 31 & photo 32 & photo 33. Tout ce passe très bien, sauf pour lalternat où nous allons attendre 20 bonnes minutes.
A 13H00 nous faisons escale à Rueil Malmaison, au même endroit que la veille. Lendroit nous plaît, et cest un des seuls quais aménagé et accessible aux petits bateaux. En effet la Seine nest pas du tout faite pour recevoir les plaisanciers, et cest dommage car le potentiel est énorme.
Après un bon pique-nique au bord de leau, parmi les canards photo 34 & photo 35, nous repartons directions «Port de lIlon», nous verrons de magnifiques maisons avec pontons et cale de mise à leau privés photo 36, des jets ski sortirent dune écluse photo 37, et passons aussi au vieux pont de Limay. photo 38 Nous y arrivons à 17H15, cest toujours aussi accueillant, calme et charmant que la première fois photo 39. Nous sommes contents de revenir.
En cette fin daprès midi il fait vraiment beau et chaud, je décide alors de me mettre à laise en maillot de bain, nous aurions du avoir ce temps durant les 4 jours du raid.
On installe un bivouac denfer, avec la bâche du bateau sous la tente pour nous amortir du sol, elle na dailleurs jamais été aussi bien montée photo 40.
Ensuite nous faisons le plein dessence, nous prendront 56 litres cette fois. Daprès mes calculs il ne sera pas nécessaire de refaire le plein à Rouen (dautant quil faut y aller à pied).
Nous prenons une délicieuse douche avant de dîner photo 41 devant un magnifique couché de soleil photo 42, et nous couchons aux alentours de 22H00.
- JEUDI 08/08/02 :
Pour cette journée nous ne sommes pas pressés, la marée est haute à Deauville à 23H27, nous ne pourrons donc sortir le bateau quà partir de 20H30.
Nous décidons donc de mettre le réveil à 07H30 quelle nuit, quel bonheur !
Nous partons tranquillement du port à 08H30 où tout semble encore endormi, même leau ne manifeste aucun signe de vie, la Seine est lisse et plate comme un miroir.
Nous passons lécluse de Méricourt avec quelques péniches. Aussitôt les portes ouvertes je pousse la manette des gaz pour me stabiliser entre 3800 et 4000 trs/min, notre vitesse de croisière.
Nous ferons une halte à la Roche Guyon où nous pourrons déguster un très bon petit café dans un joli cadre aux alentours de 09H30 photo 43 & photo 44
La prochaine écluse nous prendra plus de temps, léclusier de N.D. de la Garenne ne semble pas nous avoir vus, et ce malgré ma présence, à terre, au bas de sa tour no comment, certains sont très sympathiques et dautre beaucoup moins ! !
Nous passons finalement, après avoir vu les 3 sas se remplir sans savoir le quel prendre
Nous continuons notre petit bonhomme de chemin photo 45, et lorsque nous arrivons au PK 191, quelques kilomètres avant la dernière écluse, nous décidons demprunter les petits bras sur les côtés de la Seine, cest moins rapide et moins sécurisant, mais beaucoup plus charmant. Nous découvrons des superbes maisons photo 46 et un magnifique moulin restauré photo 47 & photo 48. Je pense que cest un des endroits les plus intéressants et les plus agréables à visiter pendant une sortie à la journée. On peut mettre les bateaux à leau directement là bas et ne pas passer décluses. à faire
Nous arrivons enfin à la dernière écluse à près de 40 km/h, elle est ouverte, un plaisancier sengage photo 49 et nous avons juste le temps de ralentir pour rentrer dedans : impeccable photo 50.
Léclusier me demande de monter dans son bureau, ainsi quà lautre plaisancier, en effet nous devons nous déclarer puisquil sagit dune écluse de contrôle (cest la dernière avant la mer).
Nous repartons, toujours à la même allure, mais nous sommes maintenant exposés aux courants sous leffet de la marée. Cest donc avec un courant de face que nous allons rejoindre Rouen, un courant de plusieurs Km/h qui nous fera beaucoup ralentir.
Nous entrons dans Rouen photo 51 avec une odeur très forte dessence, nous voyons alors sur leau dimmenses nappes de carburant cest incroyable, incroyablement scandaleux et écurant !
Nous croisons la police portuaire qui nous fait des grands signes pour nous saluer, nous répondons.
Nous nous arrêtons au ponton de la halte plaisance de Rouen à 14H00. Nous savourons ce qui doit être (et qui le sera dailleurs) notre dernier pique nique du voyage. Nous prenons notre temps, il faut arriver à la mer entre la marée basse et la tombée de la nuit, en effet il est interdit aux bateaux de plaisance de naviguer de nuit entre Rouen et la mer : trop dangereux pour des petits bateaux en plastique qui ne font pas écho sur les radars des cargos de 200 mètres de long.
A 15H15 ne reprenons notre route, cest la dernière ligne droite : plus que 125 km
En traversant Rouen nous pouvons assister au remplissage dénormes cargos, il sagit certainement de blé, cela dégage une poussière totalement impressionnante, est-ce la fin du monde ? photo 52 & photo 53 & photo 54. Nous nous sentons vraiment tout petit, dailleurs nous attirons tous les regards au milieu de ces navires de plus de 200 mètres de long photo 55.
Tous se déroule parfaitement bien, nous avalons les kilomètres à 40 km/h avec seulement 3800 trs/min au compteur, en effet la Seine descend sous leffet de la marée et nous entraîne dans un courant superbement favorable que je ne voudrais pas avoir de face. Nous passons le pont de Brotonne, de Tancarville, mais cest à ce moment là que ça se gâte un peu. Nous ne mettons pas longtemps à comprendre quil sagit de la renverse, cest à dire le changement de courant sur la Seine du à la marée. Nous arrivons alors que la mer monte et que la Seine descend encore . Arrivé au pont de Normandie nous essuyons des vagues comme je nen avais jamais vues, non pas par leur taille mais leur configuration : les creux sont denviron 1m50 et ceci tous les 2 mètres les vagues sont très rapprochées, très serrées ! Ce nest vraiment pas facile de naviguer dans ce bouillon, et encore moins de rester au sec. Il faudra attendre dêtre au niveau dHonfleur pour voir la mer se calmer un peu. Cest alors que nous pourrons admirer le paquebot «The World » photo 56, il est déjà 19H00. Il ne sagit pas dun simple bateau de croisière, les occupants de ce navire habitent à son bord à lannée, ce sont des milliardaires qui ont acheté leur appartement (100 à 200 m²) et qui font le tour du monde en permanence. Bref ne rêvons pas, il nous faut rejoindre Deauville, et pour cela nous emprunterons le chenal, en effet la mer est bien trop basse pour pouvoir couper : le «Banc du Ratier» est à découvert.
Finalement la mer est très belle, nous pouvons arriver sur Deauville toujours à notre vitesse de croisière photo 57.
Nous arrivons devant la cale à 20H00 photo 58 & photo 59 & photo 60.
Voilà, la boucle est bouclée, jéteins le GPS pour avoir les données de distances et de temps exactes. Le bateau sest très bien comporté, et le moteur a tourné comme une horloge durant 4 jours, jen suis content.